SOPATRAM : Une solution du manque d’emploi chez les jeunes
Le manque d’emploi est l’un des défis dont les jeunes diplômés font face aujourd’hui. La SOPATRAM s’offre comme une voie de sortie à double sens. Elle ouvre des opportunités à des jeunes qui s’investissent sur tous les maillons de la production et de la transformation agroalimentaire d’un côté et crée des entrepreneurs outillés de l’autre.
Faisons parler les chiffres ! Plus de de 3 000 étudiants parachèvent le cursus scolaire chaque année. Avec une solide conviction de se faire embaucher quelque part, la profonde conviction devient un rêve et le rêve se transforme en souhait qui, désespérément, finit par se volatiliser.
L’embauche tant au secteur public que privé va au compte-goutte et le nombre de ceux qui parviennent à décrocher un poste décent reste minime. Le taux de chômage des jeunes dans un milieu rural est de 55,2% tandis qu’il est de 65,4% dans le milieu urbain, ISTEEBU, rapport annuel 2020.
Pour contribuer à baisser ces chiffres qui ne cessent d’aller crescendo, la SOPATRAM en partenariat avec la COPAD et l’Association TWINAGURE ont mis en place un Centre de formation sur les techniques de transformation agroalimentaire pour donner des opportunités de travail aux jeunes élèves et étudiants fraîchement sortis de l’école.
L’entrepreneuriat dans le secteur agricole et de transformation agroalimentaire est une source d’emploi potentielle en faveur des élèves et étudiants qui viennent chercher des stages professionnels auprès de la SOPATRAM.
Ne pas rester les bras croisés
Des jeunes du Centre de Formation Professionnel de Muyaga qui ont bénéficié des stages scolaires, puis professionnels ont pu mettre du ciment entre le renforcement des capacités, un travail professionnel et une source de revenus.
Eloi Niyonyishu un jeune parmi les stagiaires de la SOPATRAM nous raconte comment il a pu faire d’une pierre deux coups, son stage scolaire : « Au lieu de rester les bras croisés, moi et mon équipe avons pris le courage d’apprendre très rapidement les techniques de transformation de jus de maracuja qui nous étaient apprises. De la préparation des fruits dès l’arrivée, du lavage et de la pasteurisation des bouteilles d’emballage, de l’extraction du jus jusqu’au capsulage, nous avons fini par nous fondre dans le décor des employés permanents quitte à ce que lorsque la SOPATRAM avaient de grandes productions à faire nous appelait pour renforcer les équipes existantes même après la période de stage. »
Dans le même train, Rosette Irakoze, une stagiaire, témoigne de l’expérience tirée de son stage : « Je ne serai jamais chômeuse aussi longtemps que je saurais fabriquer des jus de fruits. A peine sortie de l’école, je peux gagner autour de 20 000 Fbu à chaque fois que la SOPATRAM nous invite à appuyer son équipe. Je peux donc gagner entre 100 000 et 120 000 Fbu par mois. Avec mes camarades, nous avons constitué une caisse d’épargne et bientôt, nous comptons nous organiser en un groupement qui nous permettra de gagner double au sein de la SOPATRAM. Notre groupement apportera son aide dans la production des jus d’une part et participera dans la commercialisation des produits transformés d’autres parts. Plus nous vendrons beaucoup de jus, plus le cycle de production sera court, ce qui nous permettra de toucher des revenus sur deux maillons de ce business.
Deux témoignages assez parlants qui devraient inspirer d’autres jeunes.
Un fort potentiel
La transformation des fruits en jus et autres dérivés dispose d’un fort potentiel dans notre pays. Il existe une gamme variée de fruits au Burundi qui pourraient être un élément déclencheur de la création d’emploi pour les jeunes et les filles et surtout pour ceux qui se lamentent du manque d’emploi dans le secteur public.
Se mettre en associations
Pour ces jeunes et malgré tout cela, l’industrie agroalimentaire, comme par ailleurs d’autres initiatives entrepreneuriales requièrent une certaine mise de départ. Or, l’accès au capital n’est pas toujours chose facile surtout pour les jeunes fraîchement sortis de l’école. Ils devraient alors se mettre dans des groupements comme le sensibilise la SOPATRAM à travers son programme de stages scolaires et professionnels : soutenir un groupement de jeunes entrepreneurs étant plus facile et surtout plus sécurisant que soutenir une personne agissant en solo. Dans le monde actuel où le chômage est une triste réalité que même les Etats ne parviennent pas à endiguer facilement, la SOPATRAM essaie de mettre une pierre angulaire et continue de lancer une alerte qu’il serait préférable que les jeunes burundais s’intéressent davantage au secteur agricole et agroalimentaire.
Rédaction ID