SOPATRAM – Interview
Rédaction : Depuis combien de temps êtes-vous dans ce travail ?
Jocelyne : J’exerce ce travail depuis l’an 2020, ça fera bientôt 3 ans. Quand je suis venue ici, ma fille Gaëlla était encore bébé et maintenant je viens d’avoir mon 2ème enfant.
Rédaction Quels sont les avantages que vous et votre famille tirez de votre travail ?
Jocelyne : Avant j’étais mendiante et je passais des journées entières à errer dans les rues de Bujumbura. Parfois, je n’avais pas de quoi manger et je n’avais aucune source de revenu. Mon mari ne pouvait pas gagner suffisamment pour subvenir aux besoins de la famille. Ma vie était très misérable.
Rédaction : Qu’est-ce que vous faites exactement dans ce programme ?
Jocelyne : Je suis chargée de la propreté et de la préparation des emballages.
Rédaction : Quels sont les défis que vous rencontrez dans votre travail ?
Jocelyne : Lorsque le programme a déménagé dans le nouvel espace aménagé à Gihosha, j’ai arrêté de travailler. Ma vie a basculé et est redevenue comme avant. Je me suis comportée comme l’enfant prodigue. Heureusement, quant je suis revenue, Tantine m’a accueillie chaleureusement et j’ai vite repris mon poste.
Rédaction : Pourriez-vous nous dire en quoi consiste le programme ?
Jocelyne : Je ne sais pas grand-chose à propos du programme, toutefois je vois tous les jours ce qu’on fait, je vais essayer de l’expliquer selon moi. Ce programme est un complexe de plusieurs activités qui œuvrent pour les jeunes et les femmes. Il y en a ceux qui travaillent dans l’unité de transformation des jus comme moi, il y a d’autres qui pratiquent de l’agriculture. Vous voyez par exemple ce champ, avant il y avait du gingembre et puis par après ils ont semé l’amarante. Là à l’arrière, il y a un espace aménagé pour la culture du champignon. Nous avons ici un jeune qui s’occupe de tout cela. Des fois, il se rend à l’intérieur du pays comme à Gihanga et à Kiganda pour encadrer les groupements des femmes et des jeunes que le programme accompagne.
A part ces activités agricoles, il y a une jeune fille qui fabrique et vend des beignets en plus elle tient une boutique juste à côté. C’est vraiment un programme très bénéfique pour nous et pour la communauté.
Rédaction : Au cas où il arrive que vous ne travailliez plus pour ce programme, que feriez-vous d’autres ? Jocelyne : Ce dont j’en suis sûre, c’est que je ne retournerai plus dans les rues. Ici, on nous apprend des techniques de transformation agroalimentaire. En plus, on nous apprend à initier des activités génératrices de revenus. Par exemple, même à faible capital, je pourrais mélanger des farines de céréales pour en faire de la bouillie et la vendre pour gagner de l’argent. Aussi, je pourrais me trouver une place dans l’un des centres de négoces de Bujumbura et j’exercerai le petit commerce.