COPAD : Interview

Rédaction : Qu’est-ce qui vous a motivé à participer au Forum d’affaires de Bukavu ?  

Claudette : Avant tout, nous avons eu l’honneur d’être invités au Forum d’affaires. J’ai vite compris que le but du Forum était de créer un cadre de rencontre entre les acteurs et les opérateurs économiques du Burundi et du Congo. Mon objectif était d’identifier les partenaires potentiels en affaires et de voir si nous pouvons étendre nos projets vers le Congo.  

Rédaction : Qu’avez-vous bénéficié de ce Forum ?

Claudette : Plein de choses. Lors des séances B2B, j’ai eu l’opportunité de discuter avec d’autres participants pour voir ceux qui pourraient, à court ou à long terme devenir nos partenaires. J’ai pu parler à d’autres femmes qui exercent les mêmes activités que moi ou presque. Nous avons échangé sur les défis rencontrés et ensemble, nous avons proposé des solutions aux autorités administratives du Burundi et du Congo. A part que c’était une occasion d’apprendre des droits qui régissent le commerce entre les deux pays, c’était aussi une opportunité d’accroître notre visibilité.

Rédaction :  Avez-vous contractés de nouveaux partenaires ?     

Claudette : J’ai rencontré plusieurs personnes de différentes catégories. J’ai pu échanger des contacts avec des opérateurs burundais et congolais, les uns pouvant devenir nos partenaires et d’autres pouvant devenir nos clients. J’ai échangé mes cordonnées avec plus de 20 personnes et environ 30 participants étaient intéressés par nos produits. Parmi eux, 10 m’ont donné leurs contacts et se sont révélés très prometteurs.

J’ai constaté qu’il y a un grand marché de consommation des jus au Congo, les responsables de l’Hôtel HORIZON m’ont confirmé qu’ils ont un grand potentiel de consommation tandis que, à Nyawera, l’un des quartiers les plus populaires et les plus fréquentés de la ville de Bukavu, le restaurant chez Negrita promet de prendre nos produits dans un proche futur.    

Rédaction : Qu’est-ce que vous avez aimé le plus dans le Forum ?

Claudette : J’ai beaucoup apprécié la collaboration des participants. En plus, l’équipe était très homogène, raison pour laquelle nous avons pu pousser loin nos horizons et nous avons pu avoir de nouvelles opportunités d’affaires.      

Rédaction : Que ’est-ce que vous n’avez pas aimé ?

Claudette : Ce que je n’ai pas aimé n’est pas vraiment lié au Forum. Ici nous avons des emballages en verre consignés et personnalisés. Ce qui fait que nous récupérons les bouteilles. Or, même si l’on parvenait à contracter un marché de consommation de nos jus au Congo, il serait vraiment très difficile de récupérer l’emballage. Ce qui fait que le prix du produit deviendrait très élevé et cela donnerait de la force aux concurrents et réduirait sensiblement la compétitivité.   

Rédaction : Après votre participation au forum, qu’aimeriez-vous améliorer dans vos activités ?

Claudette : J’aimerais travailler fort pour impacter mon entourage et j’aimerais devenir un modèle pour les femmes et jeunes des différentes communautés. Grâce aux discussions faites avec les femmes d’affaires qui ont participé au Forum et surtout celles qui exercent les mêmes activités que moi, j’aimerais beaucoup plus sensibiliser les jeunes et les femmes et surtout ceux des groupements partenaires à notre coopérative qui pratiquent le commerce transfrontalier que ça soit sur la rive de Gatumba ou sur la frontière de Ruhwa, qu’il existe un moyen d’opérer dans un cadre formellement connu et de pratiquer un commerce légal afin d’éviter de courir le risque de payer de lourdes amandes ou de se faire confisquer la marchandise.