COPAD: Une lueur d’espoir pour les groupements agricoles des femmes
Les courageuses femmes de Gihanga et de Buringa se sont organisées dans un groupement de 12 femmes pour promouvoir une activité agricole durable. Appelées à la Solidarité et au travail en commun, ces braves dames exploitent un champ modèle de 3 600 m2 à Gihanga et d’un autre champ modèle de 7 200 m2 à Buringa où elles font pousser du maïs et d’autres céréales comme le Soja. Du champ modèle, elles apprennent des techniques agricoles qui leurs deviennent très utiles une fois reprises dans leurs champs respectifs. Outre ces champs, grâce à la Société Coopérative COPAD, le groupement des femmes de Gihanga ont mis en commun leurs forces pour exploiter un champ commun d’une superficie de 3 600 m2 sur les dimensions d’un espace communément appelé « Igito ».
La principale raison de la mise en commun des forces est l’esprit entrepreneuriale qui anime les femmes de Gihanga. La plupart des régions burundaises en l’occurrence la province de Bubanza a été fortement touchée par la crise sociopolitique, ce qui a laissé des troubles sociales dans les ménages des environs, qui en conséquence ont adopté la théorie du travail séparé. Les femmes du groupement agricole de Gihanga ont solidement fait face à ce défi en formant une équipe afin de lutter contre la pauvreté. Ces femmes espèrent très prochainement mettre en place une caisse d’épargne qui leur permettra de financer leurs propres projets à court et à moyen terme. En plus, le groupement leur permet de s’encourager entre elles, en plus des profits financiers qu’elles y tirent.
Maintenir une solidarité profitable entre les membres du groupement
Au point de vue sociale et communautaire, l’organisation en groupement des femmes de Gihanga a permis d’éviter la mise à l’écart de certaines femmes qui se disaient et se croyaient pauvres. L’audace de rejoindre les autres a permis de couper cette ficelle de complexe d’infériorité qui entre-tiraient certaines des membres de la communauté. Plus tard, elles vont comprendre que, pour se développer, il faut non seulement l’appui d’autrui, mais aussi l’ouverture à de nouvelles horizons. Pour certaines, le groupement a été une occasion de pouvoir obtenir des ressources nécessaires pour payer les frais de scolarité des enfants qui étaient au point d’abandonner en cours de chemin tandis que pour d’autres, il a carrément été l’occasion unique d’un gagne-pain car, avec le groupement, les travaux d’exploitation des champs des tiers sont presque devenus une activité régulière.
Dû à la haute croissance démographique, les terres deviennent de plus en plus rares et les femmes de Gihanga ne sont pas épargnées. Il n’est pas souvent aisé, pour ces femmes, de pouvoir louer un champ à exploiter en solo. Le groupement donne donc des facilités aux membres de louer et d’exploiter des champs en commun, ce qui devient un avantage profitable pour les femmes qui n’en étaient pas capable auparavant. En plus, le groupement permet à ses membres de faire des épargnes et accroît la crédibilité de ces derniers dans l’entourage.
Jeanne d’Arc Nibigira, membre, affirme que lorsque l’on agit en groupement, on reçoit facilement les intrants, parfois même à crédit, chose difficile, voire impossible quand on agit en solo. « Pour nous, le groupement est une aubaine car, avant, nos maris ne nous considéraient pas. Nous étions obligées de rester à la maison à longueur de journée pour les travaux de ménages, sans aucun apport financier. Mais maintenant, si on arrive à la maison, de retour du travail, nous avons de la parole». ajoute Ruth Nsengiyumva.
Une voie vers le développement durable
Face à tous ces avantages, et dans le but de prévoir l’autonomisation des bénéficiaires, la Coopérative pour le Développement d’une Agriculture Durable – COPAD a pris l’initiative d’appuyer ces dames pour pousser plus loin leur volonté. Ces femmes sont commises à travailler en tâche et à assurer l’exploitation des champs modèles de la coopérative pour apprendre des techniques agricoles à adopter chez elles d’une part et d’autres part pour gagner de l’argent. Les travaux exécutés par ces femmes responsables des champs modèles de la coopérative sont rémunérés à raison de 6 500 Fbu par jour. Les montants reçus en rémunération sont donc une source de plusieurs utilités et une partie est épargnée pour le compte du groupement.
A part les sommes reçues en gage, chaque année la coopérative loue un champ à l’endroit des femmes bénéficiaires où elles font pousser des plantes pour renforcer leur caisse. En plus de la valeur monétaire escomptée sur la production du champ, le champ permet de garder ces femmes en unité et accroît en elles une vision entrepreneuriale.
Le rapport des rendements des champs de la coopérative laissent à espérer un avenir meilleur pour ces femmes. Le développement communautaire passera par l’installation des champs pilotes dans d’autres régions et la sensibilisation pour la promotion d’une agriculture durable, un projet qui a répondu favorablement aux groupements des jeunes filles et des femmes cultivatrices de Gihanga et Buringa sur les stratégies de travail en commun ainsi que sur les avantages d’une caisse d’épargne.
La rédaction, ID.